Qu’est-ce que la reconnaissance ?
Son étymologie renvoie au verbe « reconnaître », « connaitre » : « savoir que quelqu’un, quelque chose existe ».
La reconnaissance est donc quelque chose de naturel, lié au droit d’exister, à la valeur que l’on se donne, à la certitude personnelle concernant ses capacités, son statut social.
Dans son œuvre « Parcours de la reconnaissance », le philosophe français Paul Ricoeur place la reconnaissance au cœur du lien social. Il distingue 2 dimensions :
- L’une passive : la demande de reconnaissance
- L’autre active : Reconnaître l’autre
Pourquoi l’Homme a besoin de satisfaire son besoin de reconnaissance ?
Au-delà des besoins physiologiques, un enfant cherche à combler certains besoins émotionnels pour pouvoir se développer : On peut noter le besoin d’amour, de sécurité et de reconnaissance. L’enfant a besoin de se sentir important, unique, d’être vu par les personnes qui l’élèvent et dont il dépend.
La qualité des rapports qu’il entretient avec ses parents est déterminante dans la construction de ses schémas cognitifs par rapport à la vision que l’enfant a de lui-même, des autres, du monde. L’enfant construit l’image qu’il a de lui selon la manière dont le parent reconnaît son enfant.
Par exemple, si un père regarde régulièrement son enfant avec déception car selon lui il n’est pas à la hauteur, cela peut par la suite engendrer un défaut d’estime de soi chez l’enfant devenu grand.
Dans son aspect positif, le besoin de reconnaissance nous pousse à élever nos aspirations et à nous dépasser pour évoluer et faire face aux changements inhérents à notre société. Mais à être trop focalisé par une quête de réussite, surviennent rapidement des corollaires, plus désagréables à vivre comme la peur de l’échec, la dépendance affective où la personne devient prisonnière des attentes, ou encore la recherche de la réalisation de soi principalement au travers du regard de l’autre…
La quête de reconnaissance peut être un moteur pour réussir sa vie. Par contre, elle ne devrait pas être le socle de la confiance en soi car elle peut rapidement se transformer en souffrance mentale et déclencher des sentiments d’insatisfaction dû au toujours plus, au toujours mieux.
Quelles sont les principales manifestations de la quête de reconnaissance?
- Quand tout réussit à l’enfant, qu’il est souvent félicité, admiré et qu’il n’arrive pas plus tard à s’adapter quand les premiers échecs apparaissent. L’adulte développe des croyances associées au perfectionnisme ; pour être aimé, je dois être parfait(e).
- Quand l’enfant a manqué d’amour, a été maltraité, le manque affectif est intense. Ces adultes recherchent ce parent aimant auprès de leur entourage personnel voire professionnel. Ce type de relation, de type dépendance affective génère souvent de la frustration.
- Quand l’enfant est souvent confronté à la versatilité d’un parent, il va douter de ses choix, de ses opinions et demander d’être approuvé dans ses décisions. Ces personnes se soumettent plus tard facilement à l’autorité et ne s’autorise que la colère intérieure.
Quels sont les conseils pour satisfaire son besoin de reconnaissance au quotidien ?
Enfant, nous recherchons principalement une validation, une preuve que l’on existe, à l’extérieur de soi.
Nous sommes capables de nous surpasser pour autrui, de leur donner amour et marques d’attention dans l’attente inconsciente d’amour et de reconnaissance.
Quelques clés :
- Prendre soin de soi avec autant d’attention voir plus qu’on en donnerait à autrui.
- Se donner le droit d’exister, apprendre à vivre avec ses défauts, ses imperfections, accepter son humanité
- Être bienveillant avec soi-même, se donner le droit à l’échec, à l’erreur en changeant son point de vue ; Qu’est-ce que j’ai appris que je ne reproduirai plus ? Plutôt que de s’auto juger à l’infini.
- Reconnaître chaque jour ses réussites et s’en féliciter
- Accepter de ne pas plaire à tout le monde
- Lorsque la souffrance est trop grande, guérir ses blessures émotionnelles avec les thérapies brèves.
Le défi serait de s’accorder cette reconnaissance et donc de développer l’estime de soi. Quand on s’accepte tel que l’on est, on peut s’aimer et mieux aimer l’autre.
Comment satisfaire son besoin de reconnaissance au travail ? A la maison ?
A la maison comme au travail, nous gagnerions à faire reconnaître notre besoin à la personne concernée avec bienveillance.
“Si tu reconnaissais mes efforts, je me sentirais plus motivé(e).”
Même en l’absence de réaction de la personne, formuler son besoin, c’est oser demander à être entendu, à ce que l’on prenne soin de soi.
C’est commencer à prendre la responsabilité de ses émotions, à s’affirmer pour dire « je mérite d’être traité de la manière que je souhaite » pour faire un pas vers sa propre autonomie.